Participant à l'initiative du Centre Clark (Yann Pocreau et Claudine Khelil) de jumeler des artistes de Montréal et de Brooklyn, le MAC frappe fort cet automne avec une programmation brillamment agencée. Proposer en même temps la plus grande exposition des oeuvres de Pierre Dorion jamais organisée par un musée et l'exceptionnel travail vidéographique de Janet Biggs, exploratrice d'êtres qui se surpassent, est un cadeau pour l'oeil et l'esprit.
Il y a aussi de la délicatesse dans les quatre oeuvres vidéographiques de Janet Biggs, mais l'artiste de Brooklyn est avant tout une aventurière qui s'indigne à travers la caméra qu'elle promène dans des contrées pas toujours tranquilles.
Que ce soit dans l'Arctique, avec cet explorateur kayakiste ou cette femme qui extrait du charbon depuis huit ans dans une mine souterraine humide et insalubre, ou à Java où des jeunes ramassent des pierres soufrées au bord d'un volcan en activité au péril de leur vie, Biggs témoigne de la passion de héros inconnus et de leur quête de sens, tout en décriant les travers de l'homme quand il exploite vilement son semblable et son habitat.